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bien mal acquis ne profite jamais , dit le proverbe

pour les choses comme pour les connaissances voici quelques histoires personnel qui m'en font fortement douter :

Enfant j'ai eu en classe de 5ème un prof de math, M. Gorrand, qui jugeant le niveau de ses élèves insuffisant dispensait des cours de soutiens. Ce dont il avait bien sûr le droit. Ces cours particuliers (c'est le cas de le dire) ce déroulait dans le collège, Romain Rolland à Vitry s/seine (légal cela ?), avec l'approbation de la directrice, une brave femme qui aidait ainsi ce si dévoué professeur dans sa mission (mission lucrative, ses cours étant payant). Durant ses cours M. Gorrand corrigeait le devoir à la maison hebdomadaire qui comptait dans la moyenne, les élèves étaient donc assurés d'avoir une bonne note à ce devoir et de relever leur moyenne en allant à son cours. Si bien qu'une grande majorité de la classe avait fini par aller à son cours. Ce qui devait bien arrondir ses fin de mois ! Un seul élève n'y a jamais été : moi. (Étant excelent en math je n'en avais aucunement besoin. Je me rappelle un jour avoir relevé une grosse erreur dans sa correction de ce devoir maison. L'exercice consitait en une fermeture transitive d'un schéma. A→B,B→C,C→A. Complétant par A→C,C→B,B→A il fallait bien sûr aussi A→A,B→B,C→C, mais il avait oublié ! Ne voulant paraître mis en défaut devant les élèves il a occulté ma remarque passant bien vite à autre chose sans corriger).

Étudiant en licence math. le prof d'algèbre M. Adjamakbo, nous énonce un théorème, parmi beaucoup d'autres ... j'ai eu l'impression qu'y avait un truc qui clochait (et contrairement à l'immense majorité des étudiants je ne pouvais pas laisser passer sans en être sûr). De retour à la maison je revois donc mon cours, refais les démonstrations, et ça me parait clair qu'il n'a pas démontré le Th en question. Cours suivant je vais le voir, il se penche qcq secondes sur mon pb, me reprends sur un détail, puis diverges, et me dit "si, si, c'est bon" et reprend son cours. Il m'a fallu insisté encore 2 cours, et lui démontrer par l'absurde que son théorème était faux, et là il a interrompu son cours pendant une longue réflexion (il tournait en rond, sans avoir besoin d'écrire, déroulant son raisonnement dans sa tête, les étudiant attendaient;), finalement il a dit "j'ai fait une erreur, reprenez votre cours". Qu'il se soit gourré est tout à fait excusable, et tout à fait correct de l'accepter dans une vrai démarche scientifique d'exigence de vérité dans laquelle il était assurément. Contrairement à l'histoire précédente. Ce qui ne m'étonne plus dans cette histoire c'est la gestion estudiantine du savoir : économique.

En BTS informatique industriel par unité capitalisable. Pour obtenir le module d'électronique il fallait rédiger une dizaine de devoirs. Je me suis bêtement arrêté sur le 3ème, un problème de diode qui claquait à une certaine tension, une fonction mathématique à "programmer" sur un logiciel, mathcad, pour trouver la tension de rupture ... . J'ai eu l'impression qu'y avait un truc qui clochait (et contrairement à l'immense majorité des étudiants ...). Je restais coincé, de temps en temps j'allais voir le prof qui me disait juste "faut avancer, faut avancer, vous perdez trop de temps !". Finalement j'ai trouvé ce qui n'allait pas : sa fonction mathématique (sans doute bricolée au petit bonheur la chance) ne suivait pas le chemin qu'il croyait. Je l'ai obligé à suivre mon étude mathématique plutôt que logiciel de cette fonction. Ce pourquoi il a fini par avouer son incompétence. Il a fait appel à un collègue en math, qui m'a donné raison. La représentation logiciel de la fonction qu'il avait sans doute trafiqué au petit bonheur la chance semblait bien se comporter, à l'échelle qu'il avait choisi. Mais le comportement réel du montage electronique aurait été autre. Il l'a reconnu, a validé mon devoir, et m'a donné le devoir suivant (j'avais pris beaucoup de retard, ce prof était un peu obtus et moi je ne sais pas lâché ...).
Ce qui m'a vraiment choqué, outre le fait que le centre aurait pu considérer que c'est lui qui m'avait fait perdre mon temps, c'est qu'il a redonné ce même devoir faux aux étudiants suivant ! Ça faisait des années qu'il donnait ce devoir et personne ne s'était jamais aperçu de l'erreur, pourquoi changer ? Le composant électronique n'allait pas être monté sur une navette spaciale !

Tronc commun du Brevet d'État d'Éducateur Sportif. C'est pas le lieu où on rencontre des lumières !... un étudiant me disait fièrement qu'il apprenait tout par coeur. Il cartonnait au contrôle ! Moi avec mon esprit critique et ma manie de tout vérifier... Il se trouve qu'à un contrôle le prof me met 0 à une question. J'avais pourtant trouvé ma réponse pensé et sensé. A la correction je ne vois pas de grande différence entre la réponse du prof et la mienne, mais mon étudiant qui apprends tout par coeur, pas peu fier et sûr de son propos, s'ingénia à me démontrer en quoi ma réponse n'était pas du tout bonne. Peu convaincu je vais voir le prof et lui demande de m'expliquer. Il relit ma réponse et s'excusant de l'avoir lu trop vite, la valide. Il m'explique qu'en fait pour les corrections il procède par mots clés, s'il ne trouve pas le bon mot dans la réponse, 0. Il n'a pas le temps de tout lire. J'avais juste mis un synonyme.

Etc ...

J'en suis aujourd'hui convaincu : dans ce monde mieux vaut une tête bien haute et pas trop réfléchir, dire des conneries avec assurance et retourner sa veste avec aisance et autant d'assurance quand on s'en aperçoit.
Réfléchir, douter, vouloir vérifier, est perçu comme un manque d'assurance ou l'aveu de ne pas savoir.